Les Amis de l’Académie étaient conviés le jeudi 7 novembre à 11h00 à une visite de l’architecture privée à Nantes au 18ème siècle dans un itinéraire menant de l’île Feydeau au quai de la Fosse. Lauréate 2024 du Prix de Loire-Atlantique pour son livre intitulé L’architecture privée à Nantes au XVIIIe siècle (co-rédigé avec Hélène Rousteau-Chambon), María del Carmen Márquez Gómez a animé avec Jean-François Caraës (auteur de l’ouvrage Le quai de la Fosse à Nantes) cet itinéraire parmi les bâtiments architecturaux les plus significatifs de la ville.
Devant l’hôtel de la Villestreux, point de rendez-vous initial des participants, il fut rappelé en préambule que c’est en 1721 que Gérard Mellier, maire de Nantes, se vit concéder par le roi l’îlot rocheux de la Saulzaie, alors au sud de la cité. Dès 1723, 24 actionnaires postulèrent à la construction de 24 maisons et à l’aménagement des quais dans le respect des consignes édictées par l’architecte Goubert. Parmi eux, Nicolas Perrée de La Villestreux, riche négociant et armateur, fit l’acquisition de deux parcelles situées à l’extrémité ouest de l’île, avant de faire appel pour la construction de son hôtel aux services de l’architecte parisien Landais. Ce dernier dirigea les travaux de 1743 à 1754.
Les participants ont ensuite cheminé par la rue Kervégan, la rue du Guesclin, le quai Turenne, le cours Olivier de Clisson, avant de se rendre par l’allée Brancas jusqu’aux premiers immeubles du quai de la Fosse. En cours de route, de nombreuses escales ont permis de pénétrer dans des cours intérieures pour apprécier, grâce aux commentaires des accompagnants, les différents types d’architecture du XVIIIème. En bref, une visite érudite et conviviale qui a comblé les participants.
L’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire
vous invite à rencontrer l’écrivain
Michel Jullien,
Mercredi 20 novembre 2024 à 18 h au Museum d’Histoire naturelle
autour de ses derniers livres :
Michel Jullien, né en 1962, habite Paimboeuf. Etudes littéraires, enseignant à l’Université Fédérale du Para, au Brésil (Belem). De retour en France, premières armes dans l’édition, chez Hazan, puis chez Larousse avant d’animer une maison d’édition spécialisée dans les arts décoratifs. En marge des livres, et de l’édition, sa plus grande passion : la montagne. Après avoir gravi une centaine de sommets dans le massif du Mont-Blanc, les Écrins et les Pyrénées, il cesse l’escalade à quarante-cinq ans et se consacre à l’écriture. Il est l’auteur entre autres, de Andrea de dos, Intervalles de Loire, L’île aux troncs, Denise au Ventoux…
Henri Copin aura le plaisir d’accueillir Michel Jullien
Organisée conjointement par l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire et le Conseil départemental de Loire-Atlantique, la dictée Jules Verne 2024 a eu lieu le mercredi 23 octobre à l’Hôtel du département.
Les 90 participant(e)s ont tenté de déjouer les pièges et embûches semés dans le texte conçu, comme l’an dernier, par Julien Soulié autour du thème des bois et forêts.
Ils ont ensuite participé à des jeux de lettres proposés par le professeur de lettres classiques.
Les lauréats
Les lauréat(e)s adultes
Henri Le Guen
Jacques Chevallier
Monique-Marie Champy
Georges Projean
Claire Giraud-Labalte/ Marc Longuet/ Catherine Hourdin
Organisée conjointement par l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire et le Conseil départemental de Loire-Atlantique, la dictée Jules Verne aura lieu le mercredi 23 octobre 2024 à 14H (accueil à 13H30) à l’Hôtel du département. Comme l’an dernier, Julien Soulié, professeur de lettres et classiques écrira le texte de la dictée. Son thème: Bois et forêts. Pour en savoir plus : https://www.loire-atlantique.fr/44/culture-et-patrimoine/relevez-le-defi-de-la-dictee-jules-verne-le-23-octobre/c_1374715
Inscrivez-vous avant le 21 octobre auprès de l’accueil du Conseil départemental 02.40.99.16.90
Le jeudi 13 juin eut lieu la traditionnelle séance de printemps de l’académie littéraire de Bretagne et des pays de la Loire, salle Paul Bellamy, à l’Hôtel de ville de Nantes.
Dominique Pierrelée, chancelier de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire évoqua en ouverture l’importance de cette rencontre marquée par l’attribution de deux des prix littéraires significatifs de l’activité de l’institution qu’il préside, le Grand prix Jules Verne et le Prix de l’académie.
Lui succédant, Michel Cocotier, conseiller municipal en charge du développement des pratiques artistiques en milieu scolaire et universitaire, de la lecture publique, du spectacle vivant et des arts de la rue, prit la parole au nom de Madame le maire de Nantes. Il exprima son plaisir de représenter la municipalité à cette occasion. Accueillant les membres de l’académie et l’assemblée, il rappela notamment le démarrage des travaux de la Cité des imaginaires, projet culturel d’envergure de la métropole, appelé à accueillir le grand musée Jules Verne. Exprimant sa fierté d’accompagner l’académie, il souligna l’attachement de la municipalité à laquelle il appartient aux actions de cette dernière en faveur de la lecture et des livres. « Le travail que vous menez rejoint l’attachement de la ville de Nantes pour l’imaginaire et les voyages. »
Anne Prouteau, membre de l’académie, prit ensuite la parole, en charge d’assurer l’animation de la séance et la transition entre les différents intervenants.
Grand prix Jules Verne
Ce prix récompense depuis 1981 un ouvrage de caractère vernien. Il est attribué par un jury présidé par Xavier Noël. Avant d’effectuer la présentation du lauréat, ce dernier évoqua les trois ouvrages finalistes de la compétition.
Hélène Artaud, Immersion, Rencontre des mondes atlantique et pacifique, Les Empêcheurs de tourner en rond, La Découverte
Le grand prix Jules Verne 2024 fut attribué à Fleur Hopkins-Loféron, pour Voir l’invisible, Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930), publié chez Champ-Vallon. La lauréate, spécialiste des imaginaires scientifiques, est née en 1990. Docteure en histoire de l’art, elle est postdoctorante au CNRS
Les raisons du jury
Xavier Noël rappela que le jury a apprécié la façon dont cet ouvrage explique la capacité des romans populaires à véhiculer de nouvelles idées scientifiques (ou pseudo-scientifiques). Il cumule de nombreuses qualités, notamment un sujet de recherche innovant et une grande richesse documentaire s’appuyant sur un mode de collecte inhabituel « qui n’est plus celui des bibliothèques, fonds d’archives et bases numérisées, mais plutôt celui des brocanteurs et libraires spécialisés, des cadeaux et trocs de livres entre amis ». Le livre permet enfin de découvrir tout un cortège d’auteurs relégués aux oubliettes littéraires, ainsi que l’intéressante imagerie qui accompagne cette abondante production écrite.
Le mouvement merveilleux-scientifique s’épanouit principalement entre 1909 et 1939. Il est concurrent à d’autres formes de romans scientifiques, comme le roman d’aventures scientifiques vernien, qui persiste. Le fondateur et théoricien de ce mouvement, Maurice Renard, est notamment l’auteur de Docteur Lerne, sous-dieu, Un homme chez les microbes, L’Homme truqué, couverture illustrée par Louis Bailly (1923)
Voir l’invisible a pour principaux mérites :
d’explorer un angle mort de la science-fiction à la française ;
de précéder la Science-fiction ;
de concerner une diversité de domaines scientifiques et techniques ;
de représenger une collecte de documents hors norme ;
de traiter de l’imagerie qui accompagne et nourrit le merveilleux-scientifique ;
d’avoir des ramifications contemporaines …
Prix de l’Académie
Depuis 1951, le Prix de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire distingue un roman ou un essai. Le jury en charge de son attribution est présidé par Ghislaine Lejard. La présentation du lauréat fut effectuée par Annie Ollivier qui rappela dans un premier temps les sept ouvrages finalistes :
Vanessa Bamberger, Les brisants, Liana Levi
François Bégaudeau, L’amour, Verticales
Sophie Berger, Banc de brume, Gallimard
Sorj Chalandon, L’enragé, Grasset
Sophie G. Lucas, Mississipi, La Contre Allée
Dimitri Rouchon-Borie, Le chien des étoiles, Le Tripode
Sylvain Tesson, Avec les fées, Editions des Equateurs
Le prix de l’Académie 2024 fut attribué à Dimitri Rouchon-Borie, pour Le chien des étoiles, aux éditions Le Tripode.
Présentation de l’auteur :
1977 : Naissance à Nantes
Etudes de philosophie à l’Université de Nantes
2011 : Devient journaliste dans la presse locale : La Presse de l’Armor puis Le Télégramme.
Ecrit des chroniques judiciaires
2018 : Premier livre, Au tribunal, chroniques judiciaires
2021 : Premier roman, Le démon de la colline aux loups
2021 : Ritournelle
2022 : Fariboles
2023 : Le chien des étoiles
Lors d’un échange avec Annie Ollivier, Dimitri Rouchon-Borie évoqua sa façon d’écrire, les ressorts de son inspiration comme les liens entre ses ouvrages et les réflexions issus du poste d’observation que lui confère son poste de journaliste d’assises.
Le roman présente l’histoire de Gio dont on ne sait précisément s’il a vingt ans voire peut-être un peu plus. Sa vie n’est plus la même depuis qu’une lâche agression lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, il voit ce que peu de gens devinent : la beauté de la nuit, l’appel des chouettes, la grandeur de ses amis Papillon et Dolorès.
« Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l’instant c’est la nuit qui parle, pas moi et c’est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite. »
Étonnant road movie gitan, Le Chien des étoiles est le roman de leur destin, un périple cruel et doux dans le monde des humains.
Michel Cocotier procéda ensuite à la remise de Remise de la Médaille de la ville de Nantes à Fleur Hopkins-Loféron et à Dimitri Rouchon-Borie.
Le “vrai-faux” manuscrit de L’Etranger, d’Albert Camus
Maître de conférences en littérature française à l’Université Catholique de l’Ouest à Angers, Anne Prouteau a soutenu une thèse intitulée « Albert Camus ou le présent impérissable ». Membre de l’académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, elle est surtout la présidente de la Société des Études Camusiennes. C’est au titre de cette expertise qu’elle a évoqué la singulière histoire du manuscrit rédigé par l’auteur, après la publication originale de L’Étranger, vendu en 1958, puis en 1991 avant d’être cédé à un collectionneur français le mercredi 5 juin 2024. Vendu 656 000 euros aux enchères, il illustre la pratique de la “recomposition” d’ouvrages par les écrivains. Signé et daté « avril 1940 » par Albert Camus, il fut en fait recopié intégralement en 1944 avec des ratures et des croquis de l’auteur.
La presqu’île de Julien Gracq, par Eric Chartier
En fin de séance, Eric Chartier, membre de l’académie, récita un important extrait de son spectacle « La presqu’île », inspiré de l’ouvrage éponyme de Julien Gracq, dont il est un grand admirateur. Ce livre comprend trois récits distincts : « La route », La presqu’île » et Le Roi Cophetua ». Il fut publié par André Dalmas dans « Le Nouveau Commerce », cahier 2, automne-hiver 1963. Dans le texte, évoqué par Eric Chartier, Simon retrouve Irmgard, dans un hôtel de Piriac, après avoir sillonné en voiture la presqu’île guérandaise.
« La sensation particulière aux mauvais rêves où on se fourvoie, tandis que l’heure s’écoule impitoyable, de plus en plus loin du rendez-vous où on vous attendait de toute urgence, rôdait sur ces solitudes revêches. Il se sentit un moment étrangement rejeté. Il regardait des deux côtés du chemin défiler les champs de choux, les mares, les haies sans oiseaux – une terre sans accueil qui se recouchait, qui semblait maussadement retirer sa promesse. »
La Presqu’île, Julien Gracq, éd. José Corti, 1970, La presqu’île, p. 82
En clôture de la séance, Dominique Pierrelée invita les membres de l’académie et l’assemblée au cocktail offert par l’Hôtel de Ville de Nantes.